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société, environnement, économique de la RDC
29 juillet 2019

Conflit interethnique du Sud-Kivu : les Banyamulenge dénoncent une rébellion burundaise en gestation

 

Un conflit intercommunautaire opposerait les communautés Babemba, Bafuliru, et Banyindu coalisées aux forces rwandaises et burundaises contre la communauté Banyamulenge dans les territoires de Fizi, Uvira et Mwenga, en province du Sud-Kivu.

 A en croire les originaires de ces territoires, particulièrement les Banyamulenge, cette présentation des faits est erronée. En réalité, il ne s’agit point d’un conflit intercommunautaire ou interethnique comme on veut le faire croire. C’est un épiphénomène de la politique sous régionale, où les rebelles burundais, appuyés par le régime de Kigali, veulent renverser le pouvoir de Bujumbura. Cette force coalisée se cherche un terrain devant servir de base arrière à l’accomplissement de ce projet.

         Avec l’aide de Kigali, argumentent-ils, des unités ont été larguées sur le terrain, présentées comme une milice Maï-Maï, avec pour mission de créer l’insécurité dans la région et pousser les populations à quitter cette partie trouble ; question de laisser champ libre aux forces d’occupation d’opérer dans la quiétude.

«  Les Banyamulenge l’ont démontré lors de la conférence sur la paix tenue à Uvira du 25 au 28 juin 2019 ; conférence à laquelle avait pris part un représentant du chef de l’Etat et du gouverneur du Sud-Kivu. Pendant qu’ils discutaient de la paix, des villages entiers des ces territoires étaient sous occupation. Les Banyamulenge avaient donc suspendu leur participation, exigeant des pouvoirs publics de rétablir la quiétude dans ces villages avant de revenir à la table des pourparlers. Ce qui fut fait. L’occupant a été mis en déroute et bouté dehors. Et les travaux avaient repris leur cours normal », raconte sous couvert de l’anonymat un ressortissant du territoire de Fizi.

         Depuis le déclenchement des ce conflit, plusieurs messages d’incitation à la haine ethnique sont distillés par des tireurs des ficelles tapis dans l’ombre qui ne manquent pas d’organiser des marches de contestation pour soutenir leur thèse. Face à cela, les Banyamulenge redoutent que des événements de 1996, 1998, 2004 et 2012 ne se reproduisent.

 Rappel historique

         En effet, en 1996, les Banyamulenge étaient faussement accusés de soutenir la rébellion de l’AFDL de Laurent-désiré Kabila. Conséquence : plusieurs Banyamulenge avaient été tués à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.

         En 1998,  la rébellion du RCD était présentée faussement comme un mouvement insurrectionnel des Banyamulenge alors qu’il ne concernait que MM. Karaha, Ruberwa et consorts. Les Banyamulenge avaient été victimisés injustement au nom d’un petit groupe de 4 individus en connaissaient les tenants et les aboutissants.

En 2004, le Colonel Jules Mutebutsi, commandant second de la 10è Région militaire des FARDC, s’était révolté contre le Général Nabiolwa. Une aventure militaire propre à un individu avait été mise sur le dos de la communauté banyamulenge qui fut massacrée à Bukavu.

Et tout récemment, avec la rébellion du M23 en 2012, les choses se seraient passées de la même manière comme en 1996, 1998 et 2004, si le chef de l’Etat ne s’était pas impliqué à temps. Car, au cours d’une matinée politique à la Foire internationale de Kinshasa (Fikin), des militants d’un parti politique avaient déjà réclamé de mener une action de représailles contre les Banyamulenge.

         Très inquiets, les Banyamulenge vivant à Kinshasa demandent au chef de l’Etat de prendre à bras-le corps la question du règlement global et définitif de cette situation de tension dans les territoires précités.

En tant que garant de la nation et de la sécurité de tous les citoyens, le président de la République devait lancer un message de paix et, par une décision, contraindre les protagonistes à cesser leur activité belliciste. En tout cas,  selon les témoignages recueillis, la peur et l’angoisse hantent les Banyamulenge en général et ceux de Kinshasa en particulier.

Si rien n’est fait par le gouvernement, la Présidence de la République et l’armée, on risque d’assister à un exode massif des populations de ces territoires et même celles vivant à Kinshasa vers d’autres pays ; craignant d’être, une fois de plus, victimisées à cause de fausses accusations contre elles par les tireurs des ficelles qui cherchent à justifier leur action. Dans ces conditions, on parlerait d’un Etat ne protège pas une partie de sa population ou cautionne un plan d’extermination.

St Augustin K.

 

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