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société, environnement, économique de la RDC
16 juillet 2020

WWF établit un lien étroit entre l’émergence des pandémies et l’impact humain sur

 

Le 6 juillet est une journée consacrée aux zoonoses, c’est-à-dire des pathologies animales qui se transmettent à l’homme. A cette occasion, M. Martin Kabaluapa, directeur national du Fonds mondial pour la nature (WWF), a largement commenté le récent rapport du WWF, intitulé« Destruction de la nature et émergence de pandémies ». Ce rapport établit un lien étroit entre l’émergence des pandémies et l’impact humain sur la nature.

A en croire ce rapport, le coronavirus (SARS -COVI-2), comme le virus Ebola, le VIH, le SARS, la grippe aviaire ou la grippe porcine, est une maladie transmissible de l’animal à l’homme. Et donc, le passage d’agents pathogènes (virus) des animaux sauvages à l’homme est facilité par la destruction et la dégradation des écosystèmes. Pour protéger les populations des menaces que représentent les zoonoses, il faut protéger le bien-être de notre planète.

Propos recueillis par St Augustin K.

Ci-dessous l’intégralité de l’interview du directeur national du WWF RDC.

 

 

Zoonoses 1

 

Le 6 juillet est une journée consacrée aux zoonoses. Entretemps, le rapport WWF de mars dernier établit des liens étroits entre la pandémie de Covid-19, la destruction de la nature et les zoonoses. Quelles relations peut-on établir entre Covid-19, la nature et les zoonoses ?

Effectivement, le rapport « Destruction de la nature et émergence de pandémies » publié par le WWF révèle le lien entre l'émergence de pandémies, comme celle que nous connaissons aujourd'hui et notre impact sur la nature. Le coronavirus SARS-CoV-2 fait partie des zoonoses – au même titre que le virus Ebola, le HIV, le SARS, la grippe aviaire ou la grippe porcine - qui sont des maladies transmises de l'animal à l'homme.

Comme l’illustre le rapport, le passage d’agents pathogènes, comme les virus, des animaux sauvages à l’homme est facilité par la destruction et la dégradation des écosystèmes (forêts, milieux marins, déserts…).

La destruction des écosystèmes expose l’homme à de nouvelles formes de contact avec les microbes et avec les espèces sauvages qui les hébergent, tandis que le commerce des espèces sauvages augmente les contacts directs avec des animaux sauvages et exposent ainsi l’homme à des virus ou autres agents pathogènes dont l’animal peut être l’hôte. 

Comment ces facteurs contribuent-ils à l’émergence des pandémies, telle que la Covid-19 ?

Zoonoses 2

La perturbation de l’environnement naturel accentue notre vulnérabilité face à ces pandémies. Trois éléments essentiels sont à considérer ici :

-         premièrement : la perte et la dégradation des habitats. Celles-ci ont pour conséquence des contacts plus fréquents des espèces sauvages entre elles ainsi qu’avec les humains. Cette situation facilite le passage des maladies d’une espèce à l’autre et finalement vers les humains ;

-         deuxièmement, le commerce des animaux sauvages. Les animaux sont capturés dans leur habitat naturel et transportés vers des marchés où ils sont quelquefois vendus illégalement. Les marchés illégaux et non régulés de faune sauvage mettent  celle-ci ainsi que les animaux domestiques en contact étroit donnant ainsi l’occasion aux microbes de passer d’une espèce à l’autre et de favoriser l’apparition de nouvelles maladies ;

-         enfin, en troisième lieu, la production de nourriture. L’expansion et l’intensification de l’agriculture est un facteur clef dans les changements d’affectation des terres qui emmène les humains et le bétail en contact étroit avec la faune sauvage et les maladies potentielles. Les méthodes d’élevage modernes sont souvent intensives avec des milliers d’individus de la même espèce. La forte proximité et le manque de diversité génétique augmentent les chances de propagation rapide des virus et leur passage vers les êtres humains.

 

Que doit faire l’humanité pour éviter que de telles pandémies dans l’avenir ?

Le temps est venu de prendre au niveau mondial des actions transformatrices pour protéger les écosystèmes naturels afin de réduire le risque de futures pandémies et de bâtir des sociétés  neutres en carbone, durables et justes où la nature peut continuer de croître.

Pour protéger les populations des menaces que représentent les zoonoses, nous devons protéger le bien-être de notre planète. Il est plus important que jamais de ne pas faire marche arrière en matière de progrès environnementaux et de prévenir tout nouvel empiètement sur la nature afin de protéger notre santé et nos moyens de subsistance futurs.

La crise COVID-19 démontre que des changements systémiques doivent être apportés pour s'attaquer aux facteurs environnementaux qui sont à l'origine des pandémies.

Quels sont ces changements systématiques auxquels vous faites allusion ?

Bien que nous ne puissions pas toujours prévoir et prévenir ces maladies, nous pouvons agir pour soigner notre relation avec la nature et réduire le risque de futures pandémies.

L’humanité devrait particulièrement s’engager à mettre fin au commerce et à la consommation illégaux, non réglementés et à haut risque d'animaux sauvages, et appliquer des pratiques hygiéniques et sûres sur les marchés et dans les restaurants ; stopper la conversion des terres, la déforestation et la fragmentation des écosystèmes naturels, tout en nourrissant durablement une population mondiale croissante ; construire une nouvelle relation entre l'homme et la nature à travers une reprise économique durable et juste.

De ce qui précède, le WWF appelle, plus particulièrement les gouvernements du monde entier, à s'engager dans un "New Deal » ou une « Nouvelle donne » pour la nature  et les peuples afin de mettre en place une action crédible pour stopper et inverser la perte de biodiversité, en mettant la nature sur la voie de la reprise d'ici 2030, pour le bénéfice de tous les peuples et de la planète.

Le prochain sommet des Nations unies sur la biodiversité, prévu initialement en septembre 2020 mais qui se tiendra finalement en 2021, est un moment clé pour les dirigeants mondiaux pour prendre des décisions cruciales sur l'environnement, le climat et le développement. Ces décisions représentent une opportunité à ne pas manquer pour transformer notre relation avec la nature et assurer un avenir durable aux populations et à la planète.

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