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société, environnement, économique de la RDC
4 juin 2020

Procès 100 jours : Passe d'armes Kamerhe-Bitakwira sous l'arbitrage du DG ai de la DGCMP

VK Bitakwira

La troisième audience du procès de 100 jours a tenu ses promesses. Une audience foraine fleuve de près de 9 heures qui a eu lieu à la prison centrale de Makala. Un procès qui tient la nation entière en haleine.

C'est sans conteste, la troisième partie de cette audience qui a été captivante, celle au cours de laquelle le tribunal a appelé à la barre les témoins.

C'est le ministre honoraire du Développement rural, Justin Bitkwira, qui ouvre le bal. Il doit éclairer la composition sur l'existence ou non d'un contrat conclu en bonne et due forme entre la République et la société Samibo, sur base duquel le dircab du président de la République a ordonné le décaissement en urgence la totalité de l'enveloppe due à la société Samibo.

Lettres et dates à l'appui, Justin Bitakwira ne reconnait pas l'existence d'un contrat; le premier pour 900 maisons dans 9 provinces au coût total de plus 26 millions Usd ayant été modifié pour porter le total des maisons à construire à 1500 en 5 provinces à un coût de plus 57 millions USD. Dégageant sa responsabilité dans cette affaire, Bitakwira a regretté avoir été dépossédé de ce projet qu'il a piloté au moment où les fonds ont été débloqués.

Comme dans un combat de coqs, Kamerhe est revenu à la barre pour charger Bitakwira qui, rappelons-le, fut un haut cadre de l'Union pour la nation congolaise, parti cher à V. Kamerhe. Des pièces ont été brandies par lui, comme pour régler des comptes à son ancien compagnon qui lui a faussé compagnie à un moment donné de l'histoire de son parti.

Bitakwira est désemparé mais il est sauvé par le directeur général ai de Contrôle des marchés publics. Celui-ci coupe la poivre en deux en affirmant comme Bitakwira que dans l'entendement de son service, il n'existe pas de contrat qui tienne entre la République et la société Samibo sur base duquel est exécuté le projet de 100 jours, volet Maisons préfabriquées.

L'autre lumière est venue de la déposition du secrétaire général au Développement rural qui a conforté le ministre honoraire dans sa déposition.

Dans la deuxième partie de l'audience, le tribunal a poursuivi avec l'instruction du dossier. Il a auditionné les accusés sur les préventions mises à leur charge, à savoir détournement des deniers publics, corruption d'un agent de l'État, blanchiment des capitaux, etc.

Seulement voilà, les prévenus Kamerhe et consorts ne se sont pas montrés faciles à manœuvrer par le Ministère public.

Le premier prévenu qui passe à la barre, c'est Jeannot Muhima, conseiller à la présidence de la République en charge d'Import et export. Celui-ci a maintenu sa position du début à la fin de son audition, malgré les questions insistantes et répétées du Ministère public appuyé dans cette tâche par les avocats de la République.

 Visiblement rodé par la défense, Muhima a maintenu sa ligne de défense. « Je suis venu parler des containers dédouanés à Dar-es-Salaam », a-t-il répété sans relâche. A son tour,

Vital Kamerhe, beau parleur, s’est interdit des digressions qui le mettent souvent en porte-à-faux avec le tribunal. Dans sa casquette de directeur de cabinet, Vital Kamerhe a balayé point par point les griefs portés contre lui par le Ministère public et les avocats de la défense tendant à démontrer son implication dans le mouvement de 57 millions USD alloués à la société Samibo dans le cadre de la construction de 1500 maisons préfabriquées dans 5 provinces pilotes dont Kinshasa, Sud et Nord-Kivu. Kongo Central et une des provinces du Kasaï.

 Egal à lui-même, Samih Jammal a su jouer son acte. Comme toujours, il a clamé son innocence, accusé faussement alors qu'il exécute de bonne foi la part de son contrat. Entretemps, Jammal prend le ciel à témoin dans ses réponses tout en jouant sur la corde de l’apitoiement pour le vieux de 82 ans, de surcroît malade.

Mention spéciale doit être décernée à la greffière du tribunal qui, en début d'audience a lu pendant trois heures environ les procès-verbaux de deux premières audiences ; question de mettre le tout nouveau juge-président, Pierrot Bakenge, dans le bain du procès qui a commencé sans lui.

On rappelle qu'il remplace dans cette fonction le regretté juge Raphaël Yanyi Ovungu décède brutalement le lendemain de l'audience du 25 mai 2020.

Le procès se poursuit ce jeudi 4 juin à la prison de Makala avec l'audition des témoins appelés à éclairer la religion des juges.

St Augustin K.

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